7° Année - N° 18. - (Édition de guerre). Le No : 50 centimes 12 Mai 1917.
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à l'usage des
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Édition du Courrier Cinématographique
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LES LOIS MONDE
Comédie Dramatique en 3 Parties
Scénario de M. Francis MAIR
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Le Courrier
Dhoéeñeîteteate CINÉMATOGRAPHIQUE sattetiote dote
ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE DES ARTS, SCIENCES ET INDUSTRIES QUI S'Y RATTACHENT
Direction : Nord 56-33
ABONNEMENTS : Directeur : CH. LE FRAPER | TÉLÉPHONE : que FRANCE » = Imprimerie : Central 66-64 anses nn: Aou Rdtion d'Al OR == ÉTRANGER édaction et Administralion : ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE ù Un an. . . . . . . %0fr. | 28, Boulevard Saint-Denis, PARIS. COURCINÉ-PARIS
Oui Où Non
Sommes-nous des “ Montreurs d'Ours ” ? par M. Louis AUBERT
Osera-t-on dire encore qu’en France les espérances n’aboutissent pas? Il y a des mois et des mois que le cinématographe attend un statut administratif. Les pouvoirs publics viennent de nommer une Commission chargée d'y pourvoir. On nous promet même un statut moral. Nous serons comblés.
C'est un phénomène à peine croyable : tandis que la production théâtrale a ses règles et ses franchises inspirées du respect des droits, des intérêts et des cir- constances, pénétrées du souci de la liberté de l’art et de la liberté de l'opinion, le cinématographe vit sous le régime de l'arbitraire. À Paris il a affaire à une censure qui suit des consignes; en province, il est livré au caprice. Les consignes de la censure sont déjà, par elles-mêmes, capricieuses ; quand il s’y s'y ajoute toutes les nuances des caprices locaux, la situation devient intenable.
Chose plus extraordinaire encore, lorsque nous ré- clamions quelque sollicitude pour un traitement si contraire aux convenances de notre République, lorsque nous attirions l'attention sur une pareille ano- malie, personne ne paraissait surpris ni scandalisé. A la longue, nous perdions nous-mêmes l'habitude de nous en étonner. Grâce à Dieu, le gouvernement songe à mettre le doigt sur notre plaie et à stimuler notre douleur : il en sortira peut-être la guérison.
Une seule catégorie de producteurs de spectacles pâtit du même régime que nous : les bateleurs, les forains. Ils vont de ville en ville et, au seuil de cha- cune, comme au moyen âge, il leur faut subir l’exa- men du caprice municipal. Examen de moralité, examen d'opportunité, examen de commodité. Si les gambades d’un ours, ou le mollet d’une géante, ou le boniment d’un arracheur de dents choquent les prin- cipes d’un édile, gênent le bon ton qu'il a conçu pour lui et pour ses administrés, si la présence d’une bara- que lui semble peu conforme à l’harmonie de son fief, interdiction, et le chariot de Thespis s’en va chercher fortune ailleurs. Il en est ainsi des films. Simples ours de foire, pauvres orviétans de tréteaux, ils errent, mendiant le bon plaisir de la féodalité administrative.
La question qui se pose est donc celle-ci : Oui ou non, sommes-nous des forains ?
Dieu me garde de médire des forains, humbles fournisseurs d'émotions et de rires, humbles nomades dont la vie est dure, dont la fantaisie est intarissable et parmi lesquels se trouvent de vrais artistes. Pour- tant est-il admissible que l’on apparente à leur troupe fugitive, qui emporte dans son maigre bagage toutes ses ressources, qui tire tout d'elle-même à peu de frais, une des plus grandes et des plus compliquées industries françaises ?
4 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
Les juges administratifs qui nous frappent, le gou- vernement qui le tolère, le public qui y consent, se rendent-ils compte de ce que l’offrande d’un film re- présente de labeur et de dépenses?
Le choix d’un scénario, le choix des acteurs, le choix d’un metteur en scène, la mise en scène, les répétitions, puis l'exécution avec les «ratés » qu'elle entraîne, et la matière industrielle dont elle exige l'emploi sans compter. Comment un agencement de cette importance saurait-il être comparé au méca- nisme frugal et improvisé qui préside à des exhibitions foraines? D’immenses usines et de vastes marchés sont engagés au service du film; chaque film est le résultat d’un long travail de forces artistiques, indus- trielles et de capitaux; il est lié au jeu multiple d’ef- forts divers et porte la responsabilité d'intérêts économiques considérables.
En outre, la production cinématographique est une action intensive. Elle ne se contente pas dé pro- mener, de salle en salle, une dizaine de films par saison, ainsi que fait le théâtre qui ne donne que quelques pièces bon an mal an. Pendant que des centaines de films courent le monde, des centaines de films sont en préparation. Jamais de chômage, tou- jours des nouveautés. Un théâtre garde le même programme plusieurs mois d’affilée. Une salle de ci- néma le change toutes les semaines. Il faut prévoir et alimenter cette formidable consommation, ce terri- ble appétit du plaisir public.
Ce n’est pas tout encore. Le théâtre s'adresse à un public forcément restreint, ne fût-ce que par le prix de ses places. Le cinématographe s'adresse à tous les publics. Il doit envisager, par conséquent, des pro- grammes variés capables de répondre au plus de ten- dances possible et à tous les degrés de culture. Cette exigence amène son activité à rayonner dans un grand nombre de directions à la fois et son mécanisme à comprendre, d’une façon continue, des modalités sans cesse changeantes.
En vérité, lorsqu'on embrasse l’énorme essor de la prodigalité de cette industrie, lorsqu'on met en regard l’industrie théâtrale, les apparences ne doivent pas tromper. Parce qu’une pièce de théâtre, quand elle arrive dans une ville de province, est précédée d’une longue renommée, est entourée d’un cortège d'acteurs illustres, est reçue dans les édifices municipaux, on a pour elle toutes les grâces, tous les ménagements. Une pauvre bobine de film est dépourvue d’un aussi bril-
lant appareil. N’empêche qu’elle contient dans ses anneaux autant d'application, autant de célébrité, et souvent plus de battements de cœurs et de mains.
Si forains il y a, c’est le théâtre qui est un forain, ce n'est pas nous. Mais non, trêve de mauvaise hu- meur, trêve de confrontations désobligeantes : nous ne sommes des forains ni l’un ni l’autre, et si, Jjus- qu’à présent, le théâtre a bénéficié, auprès des auto- rités nationales et locales, d’une bienveillance dont nous étions exclus, oublions cette fâcheuse inégalité, réparation va nous être faite, justice va nous être rendue.
Il se peut, ai-je dit, qu’en plus d’un statut adminis- tratif, nous soyons, par surcroît, dotés d’un statut moral. Soit. Nous aurions mauvaise grâce à écarter, d'avance, les présents de l'idéal.
Seulement, au moment où l’on s’empresse de nous rendre vis-à-vis des pouvoirs publics la dignité et la sauvegarde imparties au théâtre, nous demandons que l’on nous applique un contrat moral aussi spacieux que celui dont il jouit. Le théâtre a droit à toutes les licences. Les fables les plus libertines volent de scène en scène, les drames les plus pervers s’affichent au mi- lieu des deuils et des soucis de la nation. C’est un divertissement salutaire. Mais s’il s’agit d’un film, immédiatement on crie haro. Non. Nous voulons la justice et l'égalité. Nous refusons les présents d’Ar- taxerxes.
C'est un trop facile argument d'avocats à court d'arguments que de rejeter sur le film des crimes im- putables à bien d’autres mobiles. Cette méprise n’a que trop duré et trop été exploitée. Puisque l'on va s'expliquer une konne fois sur notre rôle, nos moyens, nos sacrifices et nos droits, que l’explication soit loyale et complète, qu'il n’y entre ni faux-fuyants ni hypo- crisie.
Nous ne demandons pas mieux que de nous incli- ner devant des nécessités de circonstances, si on nous en démontre la valeur et l'urgence. Mais alors que les autres y soient soumis de leur côté. Et surtout pas de raisons fallacieuses : on ne nous persuadera jamais œue quand la moralité des hautes classes n'a pas à souffrir des fables que le théâtre lui offre, la moralité du peuple ait plus à craindre de celles que le ciné- matographe lui offre. Les films, en définitive, font toujours la part de la vertu. Peut-on en dire autant de beaucoup de pièces? Dites-nous, au surplus, qui, du théâtre ou du cinématographe, a le mieux exalté
LUNDI 14 MAI PROCHAIN
Présentation à
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SUZANNE GRANDAIS
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Comédie nouvelle en 3 parties de
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éditée par la Société Générale des Cinématographes “ ECLIPSE ”
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6 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE ———————————————— …——
les sentiments issus de la guerre, qui a le plus assidû- ment ramené l'attention publique sur ses peines et ses efforts?
En Suisse, récemment, des troupes françaises ont malencontreusement joué des pièces qui ont fort irrité la susceptibilité des Suisses. Aucun film français n'a jamais provoqué de pareilles protestations.
A propos des restrictions d'importation, on faisait aussi remarquer dernièrement quel préjudice, si on arrétait l'importation des matières utiles à l’industrie cinématographique, causerait au commerce français l'arrêt de cette industrie, dont l’exportation atteint un chiffre particulièrement élevé.
Nous mettons tous ces arguments dans la balance qui sera posée devant la Commission prochainement appelée à nous réglementer. Qu'elle juge.
Louis AUBERT. 0
Sous-titres et Coupures
Nous avons recu le premier numéro de la nouvelle revue franco-italienne La Grande Italia. La rubrique cinémato- graphique est tenue par M. Pierre Blanche. Il traite cette semaine l’importante question étudiée par nous à maintes reprises « de la part de l’auteur dans un film ».
M. Pierre Blanche regrette que la personnalité de l’au- teur soit trop effacée et que les modifications reconnues nécessaires dans une bande soient faites par des employés incompétents.
Réflexion fort juste.
A propos des titres, M. Pierre Blanche reprend à son compte la théorie de la compétence. Il demande pourquoi les auteurs ne rédigent pas leurs sous-titres et ne coupent pas eux-mêmes leurs bandes. « Ces erreurs d'emploi de per- sonnel, dit-il, nous donnent des films dont les scènes mal
coupées, jamais raccordées, offrent l'impression de décou-
sues et dont les titres d’une œuvre, parfois sérieuse et très réussie sont empruntées au répertoire du feuilleton, voire
À « , PA L # La # même à l’hésitant et bouffon langage d’un étranger débarqué fraîchement chez nous.
Nous pouvons répondre à M. Pierre Blanche qu’à la suite des campagnes actives que nous avons menées, on ap-
L , . a, L: 7 Le porte aujourd’hui les plus grands soins à l’établissement de nos films français.
Les erreurs, les insuffisances se remarquaient surtout dans les bandes importées dont les titres, malheureuse- ment, ne sont pas rédigés en France. Pour les refaire, le temps matériel manque souvent et voilà non pas l’excuse, mais l'explication de ces textes rédigés en un petit nègre
affreux.
La Réglementation des Cinématographes
M. Demaria, Président de la Chambre Syndicale, adresse à M. Malvy, Ministre de l'Intérieur, la lettre ci-dessous. :
Nous ne pouvons qu’approuver la démarche. Si l’on veut faire du bon travail, il convient de s’entourer de compé-
tences. Espérons que le Ministre fatifiera le choix de la Cham-
bre Syndicale.
Monsieur le Ministre,
Notre Chambre Syndicale a éprouvé une vive satisfac- tion en apprenant que vous veniez de créer une Com- mission chargée d'étudier les meilleures conditions de régle- mentation et de perfectionnement du Cinématographe, et je me fais son interprète, en vous adressant nos sincères remer- ciements pour la bienveillante sollicitude dont vous venez encore une fois de donner une preuve à notre industrie.
Dans le désir d'apporter au sein de cette Commission toute la lumière possible, notre Chambre Syndicale vous serait particulièrement reconnaissante de vouloir bien » admettre les personnalités dont je vous donne ci-dessous les noms et dont la compétence en matière cinématographique sera pour les travaux de la Commission un appoint des plus précieux.
En raison de l'importance des questions que la Commission aura à examiner, de la répercussion que les solutions don- nées pourront avoir sur notre industrie, j'ose espérer que vous voudrez bien donner à ma demande une suite favorable.
Daignez agréer, Monsieur le Ministre, la nouvelle assu- rance de mes sentiments les plus respectueux et les plus dévoués.
Le Président de la Chambre Syndicale : J. DEMARIA
MM.
Léon BRÉZILLON, Président du Syndicat des Di- recteurs de Cinémas, 199, rue Saint-Martin ;
LORDIER, Président du Syndicat de la Presse Cinémato- graphique, 28, Boulevard Bonne-Nouvelle ;
MEIGNEN, Avocat-Conseil de la Chambre Syndicale, 10, rue Rougemont ;
DE MoRrLHON, Président de la Section des Editeurs Français, 16, Faubourg Saint-Denis ;
JourJON, Administrateur de la Société « Eclair », 12, rue Gaillon ;
Nazpas, Directeur du Film d'Art, 14, rue Chauveau, Neuilly ;
BATES, Administrateur de la Société « Eclipse », 23, rue
de la Michodière ; .
Kasror, Directeur de l'Agence Générale Cinématogra- phique, 16, rue de la Grange-Batelière,
CL LL LL LL LL LL LL DLL LL
Civilisation
Le Samedi 19 Mai
à trois heures de l'après-midi
au CINÉMA LUTETIA
89, Avenue de Wagram
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Prière de considérer le présent avis
comme une invitation,
POI TT IR, DLL LCL LCL LLC LL LCL LLC LLC LL LL LLC LLC LL LL LL LLC LL LL LL LL
77
À
8 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
Autour,des restrictions.
À l'annonce des restrictions d’importations, quelques ciné- matographistes se sont demandé si les effets de la crise possi- ble ne pourraient pas être atténués par la réduction du mé- trage composant le programme. « Il serait facile de s’entendre, assurent-ils ». À notre avis, la chose est délicate. Et même, elle nous semble dangereuse. On ne change pas d’un seul coup les habitudes du public. De plus, si par nécessité la chose était réalisée, il faudrait que la variété remplaçât la quantité et que toute la séance, par exemple, ne soit pas prise par un long, long drame de 1500 mètres.
Mais.
EE Au salon des Bumoristes.
Notre spirituel collaborateur Arnac expose au Salon des Humoristes une bonne douzaine de tableaux jolis et pleins d'esprit. C’est le succès, le gros succès... mieux que cela encore... la belle affaire, car les tableaux d’Arnac s’enlè- vent comme des petits pâtés. Et par ces temps de restric- tions, ça n’est pas peu dire !
Les légendes sont fameuses. En voici quelques-unes cueillies au hasard.
Des gosses regardent par le trou de la serrrure. Ça s’ap- pelle : Exemplés et réformés. Ils disent :
— Ça y est ! papa repasse un conseil de revision devant maman |!
Un taxi renversé. Le client sort sa tête de la portière et dit:
— Ça me fait penser à l'emprunt. faudra aussi que je verse !
Une ménagère boche, les yeux pochés, cause avec une Voisine :
Après l’émeule :
— Cher, le chou-fleur
-— Les yeux de la tête !
Deux autres :
— Vous avez pu avoir de la viande
— Un peu... J'ai bouffé le nez du boucher !
Et l’on dit que l'esprit parisien s’en va...
Se Les faux bruits.
Certes, l'exploitation cinématographique a vécu l'hiver dernier de rudes moments. Mais, est-ce bien une raison pour s’alarmer déjà en pensant au prochain hiver 2. Des bruits pessimistes recommencent à courir dans la corporation. Il n’est question que de fermeture totale, absolue, pendant de longs mois, lorsque nous arriverons à Novembre. On dit
œ o
qu’on nous mettra dans une situation à peu près semblable à celle où se trouvent aujourd’hui les pâtissiers. Pourquoi pro- pager, et qui propage de pareilles sottises ? Attendons que diable ! D'ici Novembre il y aura moult boches sous la terre et quand les feuilles tomberont ce sera peut-être le renouveau de la paix. Alors ? Du calme, Messieurs les semeurs de panique, de la raison surtout.
Quant à nous, nous protesterons toujours, ainsi qu'il con- vient en pareille circonstance, contre toutes les manœuvres destinées à affaiblir notre énergie au travail.
Mais au fait, n'est-ce pas le but intéressé que pourraient poursuivre certains esprits mal débochés encore...
eZ
Une très $£rosse nouvelle.
Une des plus puissantes Compagnies américaines l’Înter-Océan, vient de céder la concession exclusive de sa production aux Cinématographes Harry.
L’Inter-Océan Film C° n’est pas à proprement parler une maison éditrice, mais elle achète tous les gros succès amé- ricains pour l’Europe.
L'importance de cette marque est considérable puisqu'elle met hebdomadairement sur le marché de trois à quatre grands films vedettes, mis en scène par des metteurs en scène de tout premier ordre, notamment M. Capellani, bien connu du monde cinématographique français, et quatre à six comédies et comiques.
Lorsque l’on saura qu’à Londres, les acheteurs se sont dis- putés à coups de milliers de Livres Sterling la concession de cette marque pour l'Angleterre et que, finalement, c’est Th. Gaumont C° qui l’a emportée, l’on pourra aisément de- viner l’atout formidable qu’auront en mains les Cinémato- graphes Harry.
Ce Communiqué.
M. Ch. Mary, 18, rue Favart, nous prie d'insérer la note suivante qu'il adresse à MM. Les Directeurs de la Région
de Marseille : Paris, le 5 Mai 1917.
J'ai l'honneur de vous informer qu’à la suite d’une entente amiable avec la Maison Borie, 7, rue de Noailles à Mar- seille, mon Ex-Représentant, nous avons repris notre liberté, l’un et l’autre, à dater de ce jour.
Voulant faire profiter ma fidèle clientèle de la région du Sud-Est, de marchés importants que je viens de traiter, ainsi que d’autres que je pourrais conclure par la suite, j'ai
LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
Le Film d'Arnac Film d'Arnac.
AFFICHES. JES.
| LE CERCLE ROW
FiLM POLICIER
Restrictions des Importations \ La main qui étreint.. le Maire !
ou ou: « Charlot en carafe » ! La revanche du film interdit.
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I LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
Quelques ‘Bons Scénarios !
L. AUBERT
KEYSTONE
POLYTE, LE GROOM Comique
Polyte, le groom, est le boute-en-train du magasin où il est employé.
Il à une affection très grande pour la bière, qu’il aime déguster par « brocs » après chaque course.
Mais quelqu'un vient troubler la fête.
C’est une société féminine de tempérance qui s’est
mis dans lidée de moraliser l'esprit folâtre des
grooms ! Polyte, réfractaire aux belles théories de la société,
ne reste pas insensible aux charmes de la jolie Ninette, l’une des propagandistes.
Désireux de conquérir les bonnes grâces de la char- mante jeune fille, Polyte songe à accomplir une action d'éclat. Ayant surpris un complot dressé par des ban- dits qui veulent s'emparer du coffre-fort du patron, il décide de déjouer leur projet, et après avoir averti la police, il s’enferme dans le fameux coffre.
Les bandits arrivent, préparent un explosif pour frac- turer le coffre et, avant entendu du bruit, se sauvent dans un wagonnet.
La dynamite explose, le coffre est projeté dans les airs, au grand effroi du malheureux Polyte !
Sur les rails, les bandits, poursuivis, filent. Is vont échapper quand les gardiens du pont tournant, préve- nus par téléphone, manœuvrent les leviers. !
Les malfaiteurs, projetés dans l’eau, prennent un bain brutal et recoivent soudain sur la tête le coffre-fort, qui ‘à terminé son voyage dans les cieux ! ! !
Il n’en faut pas plus pour gagner le cœur de la jolie Ninette, qui épousera son courageux et désormais célè- bré Polyte, le groom.
Longueur 575 mètres. — Affiche en couleurs. En
SVENSKA
FLOTTAGE DE BOIS EN SUÈDE. Plein air
Le travail du printemps commence. Aux endroits où le fleuve manque de profondeur on construit des cou- loirs de dégagement. Un garde a pour mission de signa- ler les obstacles que peuvent rencontrer le bois. Les arbres sont triés puis dirigés sur différentes scieries (Flottage en trains, radeaux de flottage sur le fleuve Indal, Suède septentrionale). Les remous entravent sou- vent la marche du flottage, l'intervention des hommes est alors nécessaire.
Longueur 179 mètres.
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GAUMONT
LA FEMME MASQUÉE Comédie dramatique
Meryem Volnay, d’une remarquable beauté, fait sen- sation parmi les habitués qui fréquentent les salles du Casino Cosmopolite et est une joueuse passionnée.
Les hasards de la roulette viennent de lui faire ga- gner une forte somme.
Dès qu’elle voit cet argent entre ses mains, elle n’a plus qu’un désir : le faire fructifier.
Elle s’ouvre de son désir au docteur Nancey, homme ardent, et qui pour elle est décidé à tout tenter.
Il ne s’agit rien moins que de créer une maison où les désœuvrés viendront chercher l’oubli au milieu des plaisirs.
Le docteur Nancey s’indigne d’une telle proposition, mais bientôt, captivé par Meryem, il finit par céder.
Dans les restaurants à la mode, Nancey obtient la complicité des garçons pour que ceux-ci consentent à
- glisser, dans la poche des clients, une discrète invita-
tion pour venir visiter «La Maison de l’oubli ».
Loin de là, André de Saint-Vallier vit tranquille au- près de sa fille, mariée au baron Georges de Brion. Soudain, une mission l'appelle dans la même ville que le docteur Nancey et, au cours d’une fête, un ami le présente à Meryem Volnay. La froide austérité de Saint- Vallier ne résiste pas aux charmes de Meryem.
Pendant que Méryem s’entretient avec Saint-Vallier, Nancey fait appeler sa maitresse,
L'aventurière ne peut accepter une telle exigence. Aussi réplique-t-elle : «Mes réceptiôns sont trop coû- teuses 2... Qu'importe ! les clients de la «Maison de l'oubli » ne sont-ils pas à notre discrétion ? »
Saint-Vallier ne peut résister au désir de revoir Me- ryem. Prenant le plan qu’il a trouvé dans sa poche, il en suit les indications et bientôt le voici dans le pays des songes.
Le lendemain, Saint-Vallier fait passer sa carte chez Meryem.
Le docteur Nancey veut s'opposer à cette réception, mais Meryem riposte, ironique‘: «Sois sans crainte. c’est pour mieux l’enchaîner ! »
Saint-Vallier, en présence de Meryem, lui exprime son ardent amour : « Je veux que vous soyez ma femme », lui dit-il. Le rêve de l’aventurière est sur le point de se réaliser. -
Aussi ne craint-elle pas de dénoncer Nancey pour s'enfuir avec Saint-Vallier, qui la présente à sa fille Hélène et à son mari Georges de Brion.
Meryem circonvient habilement Georges et le mari d'Hélène voudrait résister. à
Une passion insensée s'empare de lui. Sa femme, qui sent la paix s'éloigner de son foyer, ne parvient pas à ramener son mari et révèle la vérité à son père.
Un soir, Meryem revient d’un rendez-vous avec Geor- gés, et deux ombres se profilent, s’avancant vers Me- ryem. C’est le marquis de Saint-Vallier et Hélène.
Mais en même temps une autre ombre mystérieuse franchit le mur du parc, puis une détonation déchire le silence de la nuit.
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Le 25 Mai : Le 1° Juin
LA PETITE VENGEANCE MOBILISÉEE | DIABOLIQUE
(Les G4s Films Populaires G. Lordier) Film “ À. CG. A. D. ” Comédie Dramatique d’Actualité Grand Drame en 4 Parties M'° S. REVONNE M'e EMMY LYNN de la Comédie-Française La Grande Vedette du Cinéma M. Jean TOULOUT M. COLLEN M. Henry ROUSSEL M. DUQUESNE du Théâtre Antoine de l’Ambigu : de la Porte St-Martin de l’Ambigu
Le 15 Juin :
1" Série des
LES AVENTURES
CLÉMENTINE
12 LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE EEE
décidé de créer une Agence à Marseille, 5, Rue de la Répu- blique, qui ne soccupera exclusivement que du placement des nouveautés hebdomadaires que je lancerai sur le marché français. Je vous engage à vous adresser en toute confiance à M. Pieder, le Directeur de cette Agence, si vous voulez vous assurer la priorité de films inédits et à succès.
CH. Mary.
* + x
« La Direction du Kinéma-Location, 13 bis, rue des Ma-
thurins à Paris, présentera sur invitations, sa troisième série
de films, le Mercredi 16 Mai à 2 heures 1/2 précises, au « Consortium-Palace », 18, Faubourg du Temple.
1° Prétoria, plein-air, 120 mètres.
2° La fin d’un cauchemar, drame 1.200 mètres, aff., avec la célèbre artiste anglaise : Muriel Harwey.
3° Une plante cruelle, scientifique, 120 mètres.
_ 49 L'Héroïne de Goritza, drame patriotique, 1200 mè- tres, aff., avec la célèbre artiste italienne Ferri-Keren.
50 Une danse de Bienfaisance, documentaire 120 mètres.
6° Espièglerie, comédie 700 mètres, aff., avec la célèbre artiste américaine Margaret Gibson.
Nous rappelons à MM. les Dircteurs qui n'auraient pas recu d'invitation, qu’ils seront admis sur présentation de leurs cartes, nos présentations particulières n'étant pas faites dans un but de surenchère, et nos prix de location étant ceux du Syndicat. ».
= ‘ Arènes sanélantes
La Société des Etablissements Gaumont, 28, rue des Alouettes, vient de s'assurer l'exclusivité du film : Les Arênes sanglantes pour la France, colonies françaises, Pays de protectorats français, Belgique et ses colonies, et l'Egypte.
Ce film, édité par la maison Prometeo, a déjà été présenté avec un retentissant succès au Gaumont-Palace au cours du
2?
mois dernier.
Son Auteur : M. V. Blasco Ibanez, est actuellement l’un des plus illustres écrivains espagnols et un grand ami de la France, où il séjourne une grande partie du temps. Son acti- vité depuis cette guerre s’est inlassablement consacré dans la presse française et espagnole, à travailler à l’amitié des deux nations latines.
Je
Par comparaison.
On reproche souvent aux artistes « de théâtre » leur insuf- fisance à l'écran. L'un d’eux veut bien reconnaître l'exacti- tude de la critique et nous dit : «On pourrait filmer la pièce que nous jouons, telle que nous la jouons sur le plateau et faire défiler ensuite la bande devant nos yeux. Nous nous ren- drions compte de nos défauts et l’adaptation cinématogra- phique y gagnerait. »
Sans doute, mais encore faudrait-il qu'auparavant l'accord existât entre auteurs, directeurs de théâtre, interprètes, société des auteurs, éditeurs de films, etc. Ça fait bien du monde, et prouve une fois de plus qu’il y a loin de la coupe aux lèvres !.… Et puis toutes les pièces ne sont pas « filmables. »
Noli me tangere!
Apprenant que la Maison Berté et Cie, de Milan, se pré- parait à lancer sur le marché français un film intitulé La tache rouge, M. Paul Féval fils a écrit à cette Maison pour la prier de modifier ce titre qui est celui d’un prochain film français tiré de l’ouvrage de son père.
A cela M. Berté à répondu : « C’est vrai que j'ai vendu un film qui a pour titre La Tache Rouge, mais il n’a rien à faire avec le roman de Paul Féval... »
Alors, Monsieur, pourquoi lui donnez-vous le titre d’un ouvrage connu qui vous permettra d'attirer une clientèle toute faite ?
M. Féval maintient sa juste réclamation et conseille courtoisement au vendeur de changer son titre ; faute de quoi, utilisant une jurisprudence constante et tout récemment appliquée à propos d’un titre de Romain Coolus, il aura le regret de demander la saisie du film introduit en France sous une étiquette lui appartenant par droit de priorité.
se Remaniement.
Nous apprenons avec plaisir que le Film « Civilisation » a été complètement remanié et considérablement allégé pour le public français. Les Exploitants feront donc bien de ne pas se fier à la présentation faite aux Folies-Bergère et à laquelle beaucoup dentre eux ont assisté.
Le Film mis au point depuis cette époque est incompara- ble d'intérêt et reste inouï de mise en scène.
se
Précieux hommage.
Le Président de la République vient d'adresser person- nellement ses félicitations à notre collaborateur Joseph La- Latour pour sa vibrante œuvre poétique de guerre : Debout, les Morts ! que le Courrier a eu l’heureuse fortune de publier le premier.
Depuis, le succès de cette poésie patriotique s’est accen- tué à ce point qu'entre deux films nombre de cinémas la font déclamer. Il soulève la salle d’un enthousiasme indescrip- tible.
nd Louchbet-Publicité.
Nous apprenons que M. Edouard Louchet, l’imprimeur bien connu dans nos milieux cinématographiques, vient de quitter le Passage Kuszner pour établir ses bureaux Boule- vard Saint-Martin (48, rue de Bondy — Téléphone Nord 40-39) sous le titre de Louchet-Publicité.
Sous peu paraîtront des affiches lithos qu'il vient d'éditer pour plusieurs de nos Maisons de location et qui seront très remarquées.
A son commerce d’imprimeur vient s'ajouter l’entreprise de la publicité, des programmes et de l'affichage, ce qui per- mettra aux exploitants de ne plus traiter qu'avec une seule Maison pour ces diférents services de leurs exploitations.
Nous ne pouvons qu’applaudir à cette innovation que beaucoup de ses clients apprécient déjà et dont nos lecteurs fe- ront certainement leur profit.
4
Ÿ FILMS L. AUBERT - À. HUGON é
Un Superbe Film Français
‘ANGOISSE
Mise en Scène de M. A. HUGON
LT ‘ "
U BE ] 124 Avenue de la République | |
PARIS
14 LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE
Ün avis ? Mieux... Un bon conseil...
Croyez-en ma vieille expérience... Vous lisez les journaux, moi aussi. Depuis 15 jours il n’y est question que de Paraitre, de Maurice Donnay, de l’Académie Française, interprété par les artistes des théâtres français. Le public est prévenu. je fais comme lui, je vous préviens : passez Paraître c’est votre intérêt... et c’est aussi le mien, car vous me remercierez de vous avoir conseillé ce placement de père de famille... Non, vraiment | merci... pas de quoi !.….
se Interdictions.
Le Directeur général des Postes à Londres vient d’inter- dire l'envoi par paquet-postal de toutes les marchandises à destination de la Russie et de la Perse septentrionale. Toute contravention à ces dispositions entraînera la confiscation des
envois. *
+ +
La projection d’/van le Terrible, le beau film de La Cinès qui était interdit en Angleterre, est autorisée à pré- sent.
Encore un effet de la Révolution russe.
a L'incobérence, article d'exportation.
Nous protestons en France quand un quelconque maire de Valence ou un non moins quelconque Thomas, de Pontar- lier, interdit un film approuvé par le préfet parisien. Nous parlons d’incohérence, voire d’indiscipline, et nous n'avons point tort.
Cette pratique dépizble a malheureusernent pasié l'eau.
Nous apprenons en effet que les autorités locales condam- nent à Lancaster ce que le censeur de Burnley juge conve- nable.
L'incohérence ne figure pas sur la liste des articles prohi- bés à l'exportation. Nous le regrettons sincèrement pour nos amis britanniques.
Je
Chez nos ennemis.
Autre chose : En Allemagne, les cinémas ferment leurs portes les uns après les autres.
À Berlin, un seul établissement est demeuré ouvert.
Nous ne pratiquons pas le « bourrage de crâne ». Ces petites informations nous ont été fournies par un de nos amis rapatrié d'Allemagne récemment.
L’OPÉRATEUR.
À
NÉCROLOGIE
Notre confrère Ciné-Journal annonce la mort au champ d'honneur du sergent André Ancessi qui fut attaché à La
Cinès et à la Maison Helfer.
*
+ + M. Franck Bates, directeur de la Société Eclipse, vient d’avoir la douleur de perdre son père M. William J. Bates. Nous lui adressons ainsi qu’à sa famille l'expression de nos condoléances émues.
Amicale des Artistes de Cinéma
L'assemblée générale de l’Amicale des Artistes du Cinéma aura lieu le dimanche 20 mai, à 10 heures du matin, à la Taverne Gruber.
Tous les sociétaires sont instamment priés d'y assister, le Comité ayant à faire des communications très importantes pour les Artistes.
L’Amicale des Régisseurs de Théâtres Français
L’Amicale des Régisseurs de Théâtres français a donné son Assemblée Générale au Théâtre Antoine, le 2 Mai der- nier. M. Henri Prévost, dans une brillante causerie, a re- tracé l'Œuvre de Guerre accomplie par l’Amicale depuis 32 mots.
Cette œuvre, qui a resserré et développé les principes de solidarité et d’entr’aide entre tous ses membres, a permis de distribuer plus de 20.000 francs.
Il a été procédé ensuite aux élections statutaires. M. Henri Prévost, metteur en scène du Châtelet, qui remplissait les fonctions de Président intérimaire depuis la mobilisation, a été élu, à l’unanimité, Président effectif pour 5 ans.
Tracasseries Administratives
Un cinématographiste Lyonnais nous écrit :
Monsieur le Directeur,
Les tracasseries administratives à Lyon continuent de plus belle. On opère des descentes dans nos Cinémas comme si rious élions des tripots ou des Maisons suspectes. Samedi, 28 avril, un Cinéma de Lyon a eu l’agréable (1) surprise de voir arriver dans son Etablissement l'Inspecteur principal des Con- fributions Indirectes flanqué de deux contrôleurs du Bureau de Bienfaisance. Ces Messieurs mirent la main sur les tickets d'entrée, arrêtèrent la séance et contrôlèrent si le nombre des Clients qui étaient dans la Salle correspondait aux tickets vendus.
Depuis fort longtemps presque tous les Cinémas de Lyon, celui plus haut nommé v compris, ont un contrôleur du Bu- reau de Bienfaisance à la porte qui vérifie toutes les Entrées. Nous nous demandons la raison de cette descente ? Est-ce que par hasard nos difficultés actuelles sont insuffisantes, les sommes qu’on nous oblige à verser à droite et à gauche pour toutes sortes de taxes, surtaxes et sursurtaxes, sont assez fabu- leuses cependant !.…
Il est vraiment fantastique qu’en France, le premier pays libre du monde, on recourre à des procédés pareils contre des paisibles commerçants qui ont le droit de vivre comme tout le monde. Avant la guerre, les Maisons de Jeux et Tripots n’é-
* {aient imposées que pour 20 du 0/0 sur la recette (qui était
d’ailleurs tout bénéfice car çà ne leur coûtait rien). À Lyon, les Cinémas sont imposés du 40, 50, 60 et 70 0/0 selon le
prix d'entrée. De la féerie, non. c’est la réalité. UN CINÉMATOGRAPHISTE.
LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE Il
Le marquis et sa fille se précipitent vers Meryem, qui git sur le sol. Hélène, croyant que son père à tiré, s’ac- cuse pour le sauver.
Elle comparaît devant la Cour d’assises et persiste dans son noble mensonge.
La condamnation va être prononcée lorsqu'un in- connu pénètre dans la salle. C’est le docteur Nancey. « Messieurs les Jurés, s’écrie-t-il, cette femme est inno- cente….. C’est moi qui suis le coupable. »
La confession de Nancey provoque une profonde émotion dans la foule, et le mystère qui entourait le drame est dévoilé.
Hélène est rendue à sa famille, où la paix réapparaît.
>
AGENCE GÉNÉRALE Cinématographique
AMOUR ET SAVON NOIR
Le gros Nicaise est venu chercher sa bien-aimée pour l'emmener au bal.
Il se trouve en présence du maigre Oscar Piésouple, son rival.
Les deux adversaires s’apprêtent à une conversation à coups de poings, lorsque celle pour qui ils soupirent arrive.
Tous trois partent et la lutte commence, lutte de ruse où les combattants se font des politesses.. et se jouent mille vilains tours.
Nicaise obtient l’avantage et rentre au bal au bras de la jolie fille, très amusée par le conflit.
Oscar survient. Voyant danser le couple, il s'empare d’un pot de savon noir et, sournoisement, répand à terre le gluant liquide. :
Le résultat ne se fait pas attendre. Le gros Nicaise, emporté par.son élan et par le rythme des instruments de musique, s’engage dans la zone gluante…. et s'étale majestueusement...
Glissant, culbutant, cabriolant, il ne parvient pas à se relever. ;
Oscar triomphe. Mais son sourire vainqueur dispa- rait quand la belle l’invite à une valse.
Comment refuser sans la fâcher ? Comment accepter sans courir le risque de la chute fatale ? à
Prenant son courage à deux mains et la jeune fille par la taille, Oscar s’élance et s’étale à son tour.
Le maître de danse veut le relever, tombe à son tour. Une mélée-s'ensuit. Les deux rivaux, furieux se précipi- tent l’un sur l’autre et, bientôt terrassé par l'émotion, Oscar s'écroule sur un siège, tandis que le bon gros Nicaise s’en va, emmenant avec lui celle qui fut cause de tout. :
VENGEANCE DIABOLIQUE Grand drame en 4 parties
M. Carville est jaloux — jaloux et vindicatif. Sa ja- lousie est justifiée, car, vieil époux d’une jeune femme qu’il adore, il vient d'apprendre qu'il est trompé. Il l’a appris dans de singulières circonstances. Ses façons
.
d’être ont, depuis quelque temps, inquiété sa femme Lucie. Elle a vu qu’il a fait semer du sable fin sous ses fenêtres ; elle devine que s’il surprend la nuït la venue de l’amant qu’il doit guetter, il le tuera. Et cette an- goise la plonge dans un état de cauchemar qui a vite fait de se muer en un accès de somnambulisme. C’est au cours d’un de ces accès que M. Carville surprend le secret de sa femme et le nom de son amant : Robert de Charpré: Comment va-t-il se venger ? Le tuer lui-même ? Non. IL soudoie un mauvais gars, employé chez lui comme jardinier, et qui a été surpris en flagrant délit de vol. Il ne le dénoncera pas s’il consent à être l’ins- trument de sa vengeance et, de plus, il lui donnera 10.000 francs pour filer en Amérique. Il lui verse même un acompte. Mais Rochoux, le garnement en question, a vu, dans le tiroir où M. Carville a plongé sa main, un grand nombre de rouleaux d’or. Il s’est dit qu'il serait
plus facile et moins dangereux de les voler tous que de
tuer Robert de Charpré. Surpris par M. Carville, il le frappe, croit lavoir tué et s'enfuit en entendant le remue-ménage qui s’est fait dans la maison. Au momert où il va franchir le mur de clôture, surgit sur la crête, venant de l’extérieur, Robert de Charpré, qui a grimyé à l’aide d’une corde à nœuds et qui vient comme cha- que soir retrouver Lucie. « Que fais-tu 14? :»: ce EE vous ?» réplique Rouchoux. Et Robert ne peut répon- dre. L'autre a fui. Des jardiniers, lancés au hasard à la poursuite du meurtrier inconnu, arrivent au pied du mur et se jettent sur Robert, fort étonnés de le trouver là. Is expliquent qu’on a voulu tuer M. Carville. Robert se décide, pour justifier sa présence, à déclarer. qu’il passait, qu’il a entendu du bruit, qu'il a vu un homme franchir le mur à l’aide dé la corde à nœuds qu’il montre, et qu'il a sauté lui-même sur le mur pour es- sayer de l'arrêter, mais que lhomme s’est enfui sans. qu'il ait pu, dans la nuit, reconnaître son visage. Il ne peut, en effet, dire la vérité, car ce serait compromettre Lucie.
On a fini par s'emparer de Rochoux. On le met em présence de sa victime, qui n’a été que légèrement blessée. Au moment où le vieillard va désigner le cou- pable, Robert entre dans la chambre. A sa vue, la jalousie de Carville se réveille. Quelle occasion de se venger ! Et, terrible, il se dresse en face de l’amant de sa femme et crie : « L’assassin, le voilà !» — En vain on lui dit qu’il se trompe, que sa blessure lui a trouble l'entendement.—— « J'ai toute ma raison, insiste-t-il, mon assassin le voilà ! » On est bien forcé d’arrêter M. de Charpré. L'enquête a démontré qu'il était joueur et joueur malheureux ; on a retrouvé le cordier qui lui a vendu la corde à nœuds. Il avait donc menti. Il refuse de se défendre. — «L'’honneur de Mme Carville, a-t-il dit à son avocat, vaut mieux que ma liberté ».
II passe en Cour d'assises, aux côtés de Rochoux. M. Carville fait contre lui une terrible déposition, dans des formes cependant modérées. Mais Lucie, que tous ces événeménts ont à peu près détraquée, et qu'on avait supposé ne pouvoir venir à l’audience, surgit tout à coup devant le tribunal, échevelée, sortant de sa chambre, à peine habillée. Elle va dire toute la vérité, mais son mari se précipite et la saisissant violemment par le poignet, il crie aux juges : « Est-ce que vous allez recevoir la déposition d’une folle ? » — Folle ! le mot a frappé Lucie ! Folle! Ne l’est-elle pas, en effet ? Et, sous l'œil terrible de Carwville, elle sent que sa raison
nil LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
l’abandonne et elle s'écroule à la barre. Robert est condamné et Rochoux acquitté.
Maïs la vengeance qu’il faut laisser aux dieux, est un terrible calice. M. Carville l’a vidé, et son âme est tour- mentée. Il s’est vengé, mais il a perdu sa femme. La vie lui est à charge. Il consigne sur un carnet le journal de ses angoisses et un soir, à bout de forces, il s’empoi- sonné, au moment où, dans un nouvel accès de folie et de somnambulisme, Lucie va le frapper d’un coup de couteau. Réveillée à temps, elle lit le carnet qui inno- cente Robert et qui condamne Rochoux.
> HARRY
LE PETIT -HÉROS BELGE
Drame patriotique en 2 actes
Francois Martel, fermier belge, vit paisiblement avec Sa femme et son petit garçon, dans sa ferme, près d’Alost, quand ils apprennent la nouvelle que les hordes du kaiser ont envahi la Belgique, qu'ils sont èn train de brüler les villages et d’outrager les femmes et les enfants.
François et sa famille sont engagés à fuir avec les au- tres villageois avant qu’il soit trop tard.
Le jour suivant, un détachement de soldats anglais arrive à la ferme, mais presque aussitôt reçoit les or- dres de marcher jusqu’au château, situé à dix milles de là, où un détachement de uhlans a été établi.
Dans le même moment, au Quartier Général de l’ar-
mée allemande, deux officiers, major Von Schultz et
major Von Reitz, reçoivent l’ordre de partir, avec leurs régiments, à Alost, et surprendre les Anglais. Arrivés à la ferme, ils voient que les troupes britanniques sont parties. Par de brutaux efforts, ils essayent d’apprendre par François dans quelle direction ils sont allés, mais ce dernier refuse héroïquement de dire quoi que ce soit. Sur cela, lui, sa femme et son enfant sont faits prisonniers. François va être fusillé quand l’idée dia- bolique vient à un des brutaux officiers allemands que le fermier sera tué par la main de son fils. On dit au petit Pierre que s’il ne tue pas son père, sa mère sera tuée. Un des officiers allemands tend son revolver au petit Pierre qui met son père en joue, mais tournant vivement l'arme vers l'officier commandant, le blesse mortellement et, dans la panique, s'enfuit. Une escar- mouche a alors lieu entre un groupe d’éclaireurs an- glais et les Allemands, pendant laquelle François et sa femme sont emmenés dans un vieux château. Arrivés là, François est enfermé dans un vieux grenier et sa gentille femme a ordre, par un officier allemand, de se rendre dans sa propre chambre. Deux autres officiers sont jaloux de sa capture et proposent de tirer les cartes pour décider qui possèdera cette femme.
A la suite de l’éxplosion d’un obus, François par- vient à s'échapper du grenier et à gagner le toit ; il est cependant aperçu par deux sentinelles qui réussissent à l’attraper, mais, après une lutte acharnée, il les mai- trise. Entendant un cri de la pièce où sa femme est
emprisonnée, il arfive à temps pour sauver son hon- neur (ici se place la plus émouvante et réelle lutte: jamais vue sur l’écran du cinématographe). François, après un coup admirable, réussit à jeter l'officier bava- rois par la fenêtre du château (dans cette scène, l’acteur tombe, s’écrasant dans les lierres grimpants à cinquante pieds).
Pendant toute cette scène de désordre, le petit Pierre, après de nombreuses échappées extraordinaires, ren- contre une estafette anglaise qui le prend sur sa moto- cyclette et le conduit aux lignes franco-anglaises. Il implore les officiers de sauver son père et sa mère. Des forces alliées sont de suite envoyées à leur secours ; rencontrant François et sa femme, ils réussissent, en occupant un pont, à enlever toute chance aux Alle- mands de les rattraper ; pendant l'engagement qui suit, tout le détachement allemand est anéanti.
François, sa femme et son petit garçon peuvent main- tenant retourner à leur ferme et, de nouveau, tout est paix et bonheur dans le petit foyer.
Longueur approximative, 600 mètres. — Publicité. — 3 Affiches. ;
«
Les Journaux à deux pages
Le régime des restrictions devient de plus en plus sévère. Désormais, les quotidiens ne paraîtront plus sur 4 pages que les Dimanche, Mercredi, Vendredi. Les autres jours sur 2 pages seulement. Et il paraît que çà n’est pas tout. « Il faut nous attendre au pire, écrivent certains confrères. La question de l'existence se posera bientôt pour la toitalité de la presse française. » Et le Journal de M. Charles Hum- bert, ajoute : « Le rationnement, sans la production immé- diatement organisée, ne serait pour la presse qu’une prolon- gation d’agonie ! C'est l’utilisation méthodique de toutes nos ressources qui, réparant son humiliation passagère, lui rendra la force et la fierté nécessaires pour accomplir sa mission.
C'est donc au gouvernement responsable qu'il appartient non plus de délibérer, mais d’agir, s’il veut qu'il y ait encore dans quelques mois une presse française au service de la civilisation. »
Bien que nous, en tant que périodiques corporatifs, ne soyions pas encore directement touchés, nous nous associons aux remarques de notre grand confrère. Ce serait une véri- table défaite morale si notre presse française dans toutes ses branches était réduite à l’état de squelette, alors que les jour- naux allemands continuent à paraître sur 30 et 40 pages.
Mais qui nous dira pourquoi un syndicat de gros indus- triels a étouffé à coup de bank-notes la voix d’un modeste inventeur qui avait trouvé le moyen de fabriquer du papier avec les détritus des halles ?
Est-ce encore un fait de malthusianisme économique, comme dirait Léry ?.….
AU UNE de HORANAEEE 0e CHMMEMNEN de MMM vo MAMAN GE > | <
Les Mouetfes
Adaptation Cinématoéraphique et Mise en Scène d M. Maurice MARIAUD
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Opérateurs de prise de vue: MM. CHAIX et BUREL.
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Madame Huguette DUFLOS |
de la Comédie Française
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Scénario de Madame Marguerite DUTERME
Mise en Scène de M. Charles BURGUET Ye Opérateur de prise de vue: M. A. COHENDY.
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18 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
Aubert - Palace ?’”
Les deux films que les Etablissements L. Aubert ont présentés mercredi dernier devant un nombreux public, ont obtenu un franc et légitime succès qui fait honneur à notre production nationale.
Dans « Mistinguette détective 11 » nous avons eu le plaisir de retrouver l’originale artiste qui a déjà obtenu à l’écran d’inoubliables succès. De même que le premier film de ce genre, paru il y a quelques mois, Mistinguette détective IT est un film d’aventures dont l'héroïne, la détective Mistinguett, parvient, à force de courage et d'adresse, à triompher d’espions achar- nés à sa perte. L’intrigue, bien charpentée, est mouve- mentée à souhait. Quelques scènes sont particulière- ment bien venues : celle où Mistinguett ligotée et emportée à toute vitesse vers la haute mer dans un canot automobile sans conducteur, parvient à se libérer de ses liens juste à temps pour éviter que le frêle esquif n’aille se briser sur un récif menaçant ; celle encore où l’intrépide. jeune femme escalade un train en marche. Une bonne photo et un métrage rela- tivement court (950 mètres environ) assureront à cette bande un placement facile dans tous les programmes.
D'un genre tout à fait différent « L’Angoisse », drame en 4 parties, a également recueilli tous les suf- frages. Le scénario comporte une situation éminem- ment dramatique. Une jeune fille, Jacqueline de Rouvres, que tous les dons de la nature semblent vouer à une vie heureuse et brillante, est devenue subitement sombre et étrange quelque temps après la mort de son père, le docteur de Rouvres. Ce change- ment subit de caractère, que personne ne s'explique, est dû à une lettre bizarre que la jeune fille a décou- verte dans les papiers paternels.
Dans cette lettre, que le feu a consumée à demi, le docteur révèle à un de ses enfants qu’il est atteint de folie héréditaire et l’adjure de ne pas se marier pour éviter de transmettre le fatal atavisme. Malheureu- sement certains mots que le feu a détruits empêchent de connaître le destinataire de la lettre. Et Jacque- line de se poser l’angoissante question « Est-ce mon frère, est-ce moi ? »
On voit quels effets pouvait tirer de cette donnée dramatique puissante un metteur en scène adroit.
M. À. Hugon n’a pas failli à cette tâche. Il a déve-
loppé avec un art consommé la « situation » initiale. Jacqueline s’éprend d’un jeune diplomate, Georges de Lucigny, et l'épouse. L’effrayante menace que lui
[Marie-Louise DERVAL p*
a révélée la lettre paternelle se précise bientôt par un drame mystérieux. Une nuit, des mains inconnues ten- tent d’étrangler Georges de Lucigny. Jacqueline et son frère Guy s’observent et se surveillent avec ter- reur et chacun s'efforce de découvrir chez l’autre les signes révélateurs du terrible atavisme. Mais le dénouement est proche. Au cours d’une veillée qui a réuni le frère et la sœur, Guy, tout à coup, devient
20 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
hagard, ses traits se convulsent et ses mains s'avan- cent, menacçantes, pour étreindre, pour étrangler. Au cri de terreur poussé par Jacqueline, Guy revient à Jui. Stupéfait, le malheureux contemple sa sœur hor- rifiée, le désordre qui règne dans la pièce, et com- prend qu'il est atteint de la tare héréditaire. Il s'enfuit et met fin à une vie impossible à supporter.
Le film, servi par une photo irréprochable où se révèlent de forts jolis effets de lumière, est mis en va- leur par une excellente interprétation. Dieudonné y silhouette un Guy troublant et inquiet et Marie- Louise Derval réalise une Jacqueline d'une beauté douloureuse et émouvante.
« L'Angoisse » trouvera auprès du public l'ac- cueil auquel lui donnent droit ses qualités éminem- ment françaises qui sont la caractéristique de la pro-
duction Aubert-Hugon. Ep. URWILLER.
Critique Cinématographique
Pathé. porter comme sous-titre : lièvres à la fois ».
En dffet, Anatole est un volage qui adore toutes les femmes ; sa dernière conquête, une danseuse de music- hall, vient de le congédier, il veut faire une fin. Juste- ment son oncle doit le présenter à une charmante jeune fille, Mlle Gaby Durant, qui serait un excellent parti pour lui. Anatole est ravi. Mais une malencontreuse grippe l’oblige à garder la chambre, son médecin lui prescrit des ventouses et téléphone à une maison de soins médicaux où de jeunes personnes du monde sui- vent des cours. La maîtresse de cette maison inscrit l'adresse du client et cherche parmi ses élèves celle au’elle peut envoyer. Mlle Gaby Durant, qui en fait par- tie, sollicite d’être choisie : elle veut mettre à l'épreuve son futur mari.
Elle se rend donc chez Anatole, à qui elle prodigue ses soins ! Anatole, tout en se laissant faire, a lorgné du coin de l’œil la gentille ventouseuse, et, ma foi. il lui déclare sa flamme, en ajoutant qu’il brûle du désir d’en faire sa femme ; Gaby accepte la pronosition en se promettant de donner une bonne leçon à ce cœur d’artichaut.
Pourtant, Anatole est obligé de se rendre chez les Durand, avec la ferme intention de rompre tous pour- parlers coniugaux, mais il a compté sans cette fine mouche de Mlle Gabv. Elle prie une de ses amies, d’une beauté affriolante, de prendre sa place : elle sera Mlle Durand.
Anatole en sa présence, malgré son serment, la trouve à son goût et lui avoue qu’il sera le plus heureux des hommes si elle veut bien devenir la compagne de sa vie. Mais, à cet instant, Gaby paraît ; il reconnaît en elle la ventouseuse, à qui il a promis d’être le mari, et
Le Secret d'Anatole. — Ce secret pourrait « Il ne faut pas courir deux
qui se nomme! Du coup il perd les deux et jure, comme le renard, qu’on ne l’y prendra plus. à faire des serments.
Ce gentil badinage est très agréable. Mile Gaby Mor- lay y développe une malice bien. féminine et d’une gaieté très franche. M. Londigny est un Anatole tout à fait réaliste.
Bonne photographie.
Loin du Foyer. — Un veuf, ayant deux enfants, a pris chez lui, pour les élever, une jeune personne du nom de Colette. Une intimité très grande s’est établie entre eux, à tel point qu’il lui promet de l’épouser ; à cette occasion, il donne une grande fête chez lui et la pré- sente comme sa future femme.
Rappelé en hâte en Algérie pour ses affaires, il est obligé de partir précipitamment.
Colette, seule avec les deux enfants, fait un jour la connaisance d’un artiste de théâtre, chanteur assez ré- puté, et dont elle s’éprend facilement.
Chaque soir ce bellâtre vient la retrouver dans la propriété qu’elle habite, mais celui qu'on n’attendait pas sitôt revient brusquement. Par hasard, il apprend la vérité et la conduite de celle à qui il destinait son nom. Outré de tant d’impudeur il la chasse de chez lui et Colette retourne rejoindre son chanteur, dont la car- rière artistique est finie ; de chute en chute il devient saltimbanque, traînant à sa suite cette malheureuse ; il a aussi dans sa troupe une infortunée jeune femme qui ne voyait, jadis, que par lui et qui est son véritable souffre-douleur.
La troupe Fioraventi, c’est le nom de l’artiste, se trouve un jour de passage dans une ville d’eau, où sé- iournent justement le pauvre père et ses deux enfants.
Colette, craignant qu’il n’assiste à la représentation, refuse de paraître sur les planches de la baraque, hon- teuse d’être tombée si bas. L’autre jeune femme, lasse de la vie qu'elle mène, s’enfuit. Epuisée, elle tombe éva- nouie et est recueillie par le veuf. Revenue à elle, elle conte sa vie de douleurs et d’amertume. Le père trouve en elle la compagne désirée et lui confie ses deux en- fants.
Malgré des invraisemblances, cette intrigue est bien menée ; le scénario fourmille de scènes à côté, char- mantes de simplicité et de vérité.
Mile Divonne sera très goûtée dans le rôle ingrat de Colette ; M. Bressol, artiste et metteur en scène, se tire us adroitement de ses doubles fonctions.
Deux jeunes enfants sont la joie de ce film, dont la mise en scène-est parfaite.
Les Tanks francais. — Voici une actualité qui nous a enthousiasmés. Ce n’est pourtant que des passages de ces terribles engins de guerre, maïs ces tableaux succes- sifs sont tellement impressionnants, la photographie est si réussie, que j’engage tous les exploitants à s’assurer ce film, très court : 80 mètres. Il fera sensation sur leur public.
Gaumont. — Le Présage, drame. — Une jeune femme, courtisée par une troupe de jeunes gens, les désespère tous. Elle se croit blasée et pense ne plus aimer ; pour- tant un soir, dans une fête, un cartomancier lui prédit qu’au fond c’est parce qu’elle n’a pas trouvé son idéal que son cœur est fermé, mais que ce qu’elle désire lui échappera toujours,
LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 21
A —————"——————————————————————
Partie en promenade, suivie de ses adorateurs, elle sauve de la populace, qui voulait l’'écharper, un pauvre fou que cette foule imbécile prend pour un jeteur de mauvais-sorts. Ce fou, par reconnaissance, ne veut plus ia quitter et rôde sans cesse autour de son habitation.
Pourtant, Fabienne a rencontré sur son chemin un jeune docteur, tout nouvellement marié, et qui à fait grande impression sur elle. Ayant été blessée dans un accident d'automobile, on la porte chez ce docteur, qui lui prodigue ses soins ; elle accepte de passer Sa COnNVa- lescence dans son château. Une intimité s'établit entre eux et bientôt l'irréparable a lieu. Mais le fou veillait. Sa passion se réveille, il pénètre dans le château et saisissant la femme du docteur, il la précipite du haut des falaises, où la mer se referme à jamais sur elle.
Des années ont passé, Fabienne a retrouvé son ami, qu’elle décide à devenir son mari. Le bonheur semble vouloir la toucher de son aile, mais le fou est parvenu à retrouver sa trace et fait irruption chez elle. Affolée, elle se réfugie dans les bras de son mari, cependant que le dément, par sa mimique, fait comprendre que c’est lui qui a tué sa première femme.
Persuadé que c’est sur ses instigations, il repousse avec horreur Fabienne et s'enfuit. Restée seule avec cet être privé de raison, qui la couve des yeux, elle ne peut supporter cette horrible vision, la commotion est trop forte, elle tombe morte, pendant que le malheu- reux aliéné prie auprès d’elle. :
Ce drame, sombre et tragique, est trop souvent lugu- bre ; ces apparitions fantastiques sont macabres. Les amateurs d'émotions fortes seront sans doute servis suivant leur goût.
L’interprète principale ne m'a satisfait qu’à moitié, le rôle est évidemment très complexe et par conséquent difficile à tenir, il aurait fallu une artiste de grande envergure, d’un talent de premier ordre.
La mise en scène est soignée, les autres rôles sont secondaires.
La Femme masquée. — Comédie dramatique dont le rôle de premier plan est tenu par la ravissante Mlle Fa- bienne Fabrèges ; tout l’intérêt de ce très intéressant scénario gravite autour d'elle. Nous ne le décrirons pas ici nos lecteurs en trouveront un compte rendu très détaillé dans le corps du journal.
Rien n’a été épargné pour rendre ce film sensation- nel, dont un des principaux épisodes nous initie au mystère de « la Maison de l’oubli », qui n’est autre qu'une fumerie d’opium.
Une superbe mise en scène forme un cadre des plus riches à cette comédie, à laquelle nous prédisons le grand succès qu’elle mérite.
Tentative déjouée. — Deux jeunes fillettes, se res- semblant comme deux jumelles, sont l’âme de ce drame du Far-West, une poupée en est l'héroïne, et les bri- gands qui voulaient accomplir un mauvais coup sont joués par les deux mignonnes créatures.
Gros succès et très jolis sites.
Comment est faite votre montre ? — Un peu sérieux et peut-être trop documentaire pour le public ordinaire qui fréquente habituellement les salles de Cinémas.
Dans le Monde des Animaux : les Reptiles. — Autre documentaire, mais beaucoup plus. vivant, naturelle- ment, intéressant et excellente photographie.
Aubert. Le Flottage du bois en Suède, documen- taire. — Nous initie au moyen employé pour le trans- port du bois et nous permet de contempler ainsi des cascades superbes, des torrents impétueux, des vues splendides.
Le Portrait, comédie dramatique. — La semaine der- nière c’étaient les journalistes qui faisaient les frais des bandes ; cette semaine c'est le tour des peintres et des sculpteurs, et, comme l’on dit, ils n’ont pas une bonne presse. Jugez-en :
Une jeune fille pose chez un peintre pour gagner sa vie. Comme elle est jolie, le maître s’en éprend, seule- ment ie modèle lui résiste et abandonne ce métier, ou sa vertu court trop de risques.
Plus tard, nous la retrouvons mariée, mère de fa- mille ; elle a complètement oublié cet épisode de sa vie de jeunesse lorsque, dans une fête, elle se trouve en présence du peintre, qui cherche à renouer le roman epauché jadis.
La mère de famille est toute alarmée en présence du marché proposé, car si elle refuse il fera voir à son mari le portrait qu'il a fait d’elle et qu'il a conservé.
En effet, le peintre invite les personnes présentes à venir le lendemain visiter son atelier et ses tableaux. Le mari assisté à cette visite et bientôt il reconnait, parmi les toiles exposées, l’image de sa femme. Etonne- ment général. Furieux, l'époux rentre chez lui afin d’avoir une explication, mais il trouve la pauvre inno- cente endormie dans un fauteuil, allaitant son enfant. En présence de ce tableau familial sa colère disparaît. Il retourne chez le peintre qui devra, de gré ou de force, lui fournir des éclaircissements. Mais celui-ci avait été au-devant de ses désirs, il lui remet la lettre qu’il allait lui faire parvenir et dans laquelle il décla- rait que la jeune femme est la plus vertueuse des épouses et qu’elle est digne de son amour.
Le mari s'empare du portrait, qu'il rapporte chez lui, et serre dans ses bras sa douce compagne.
Bien jouée, cette comédie sentimentale sera deman- dée, ayant de plus un métrage restreint.
Polyte le groom, scène comique, avec trucs inédits. — Nous y trouvons des effets nouveaux qui amuseront les âmes naïves. ;
Roy. — Pour amuser l'amour. — Comédie qui prouve que, sans le sexe fort, le sexe faible ne saurait accepter la vie et ne peut prétendre à l'existence qu’au milieu de ces monstres d’hommes.
Ce scénario ne comporte que des femmes, dont beau- coup sont très agréables à contempler. Il obtiendra un chaleureux accueil parmi ce sexe fort, si décrié et pour- tant si regretté par ces dames. Ce n’est pas moi qui le dit, maïs le film de la Maison Roy.
Mary. L'Outrage. — Gette fois, nous sommes, non pas chez un peintre, mais chez un sculpteur dont le modèle est une toute jeune fille qui, pour aider sa mère, ruinée, a consenti à poser.
L'artiste, comme le peintre cité plus haut, en devient amoureux, et malgré les terreurs de la pauvre enfant il parvient à ses fins.
Des années ont passé, lui est parti chercher la renom- mée, elle a trouvé un mari qui ne vit que pour elle.
22 | LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE
Un jour de fête elle rencontre son suborneur, toute sa faute lui revient à l'esprit. Mais maintenant ce n’est plus elle qu'il recherche, c’est sa Sœur, à qui il propose de reproduire ses traits adorables.
La malheureuse, sachant par expérience ce qui ad- viendra, veut empêcher ce forfait, mais quelle raison donner ? Prévenir c’est avouer le passé. Les poses commencant, elle a décidé de ne pas quitter sa jeune sœur, seulement un jour son mari s’irrite de la voir déserter son domicile pour un étranger que, sans doute, elle recherche.
L'épouse, pressée, finit par confesser la vérité. Le mari, fou de colère, prend un revolver et se précipite chez l'artiste.
Le lendemain tous les journaux annoncent le meurtre du sculpteur. Les soupçons se portent sur le mari, qui a été dénoncé par un domestique.
Le procès a lieu, le prévenu ne se défend pas, accep- tant les charges accumulées contre lui, lorsque, per- dant l'audience, la jeune sœur demande à témoigner : Amenée à la barre, elle raconte alors la scène qui s’est passée entre elle et la victime, c’est elle qui, menacée dans son honneur, s'emparant d’un couteau, l’a tué.
L'accusation tombe alors d’elle-même, le mari et acquitté et pardonne à sa femme.
Les rôles des deux jeunes filles sont tenus par de toutes jeunes artistes, elles sont, en tout point, parfaites toutes les deux.
Le rôle du sculpteur ne me paraît pas très bien venu, i] aurait fallu nous le montrer comme un Monsieur qui ne pense qu'à satisfaire ses bas appétits, nous aurions su à qui nous avions à faire, et tel qu’il est on s’étonne qu’il se porte à de tels méfaits, car l'artiste chargé de ce vilain rôle est plutôt sympathique.
Bonne photographie, mise en scène soignée.
Vitagraph. Le Secret du Frère. — Deux frères sont associés pour la conduite d'un bureau d’affaires ; l'un d’eux s’est marié secrètement lorsqu'on lui propose une place de secrétaire chez une personnalité politique très en vue, à la condition d’être célibataire.
Il laisse tout pour devenir, lui aussi, un homme poli- tique.
Son frère vient à apprendre son mariage ; la jeune femme, près de mourir, le fait prévenir et lui confie son enfant. Il lui promet de veiller sur elle.
Des années passent, le premier frère est devenu séna- teur et a épousé une haute héritière, mais le bonheur nest pas à son foyer, l'ambition lui a fait renier son passé. Pour monter encore, il institue des lois qui écra- seront les humbles. Son frère, qui, lui, n’a pas changé d'opinions, promet à ceux qui l’entourent d'arrêter ces effets pernicieux. Il se rend chez lui, accompagné de sa nièce, devenue une grande jeune fille, et le met en présence de ce passé, de ce dont il a été la cause néfaste. Accablé, il consent à soutenir les pensées de son frère en acceptant de détruire ses ambitions, et les détestables lois qu’il voulait faire voter ; maïs sa vie est finie, le foyer conjugal qu'il aurait pu avoir ne peut exister pour lui, sa fille ne saura jamais qui il est pour elle, ce sera son châtiment !
L'interprétation est plutôt quelconque et le sujet au- rait sûrement gagné à être mieux joué.
Agence Générale Cinématographique. — Ven- geance diabolique. — Ici le somnambulisme est un des principaux facteurs de ce drame, et c’est Mlle Emmy Lynn qui a bien voulu se prêter à ces passes de ma- gnétisme. Elle fait des efforts très louables pour nous émotionner, elle y arrivé quelquefois, mais combien je la préférais dans « Mater Dolorosa ». Je sais bien que l’on ne peut pas toujours avoir de telles occasions pour permettre de faire admirer son talent, mais vraiment ce rôle n’a rien qui puisse nous plaire.
Le compte rendu cité plus haut me dispense de le conter ici ; M. Duquesne déploie un réel talent pour faire accepter un personnage qui ne peut que nous être antipathique et nous ne le plaignons guère des tristes incidents qui lui arrivent. Lorsqu'on est aussi âgé, on n’épouse pas une toute jeune femme, ou bien il faut s'attendre à bien des mécomptes.
Mise en scène honorable, photographie très soignée.
Amour et savon noir. — Vous saisissez tout de suite que ce savon noir n’a pour but, étant jeté à terre aux bons endroits, que d’être la cause de culbutes de tous les pantins qui vont se risquer à patiner dessus.
Hommes, femmes, glissent, tombent, se relèvent pour reglisser et retomber à nouveau, s’enchevêtrant les uns dans les autres, puis, bien entendu, se poursuivant sans cesse jusqu'à ce que le tout s'arrête, parce qu’il faut bien qu'il y ait une fin et que le public puisse s’ar- rêter de rire pour pouvoir reprendre haleine.
Harry. — Le Petit héros belge, drame d'actualité. — Ce film, composé au début de la guerre, fut interdit par la censure ; aujourd’hui, les atrocités commises par les Allemands étant connues de tous, il n’existe plus de raison de les cacher.
Ce petit héros, joué par une fillette, accomplit des prouesses de valeur pour sauver son père et sa mère, tombés aux mains des bandits; tous ces faits sont exacts, hélas ! et l’on se refuse encore à croire à tant d’ignominie. LS
Ce drame, dont l'intrigue va passionner les foules, est une suite d'événements militaires mettant aux prises Anglais et Allemands ; les batailles sont bien réglées, les plein air choisis avec goût, et, ce qui fera la joie du public en délire, c’est que les Boches y sont traités de la belle façon.
Epmonp FLOURY.
EEE LL
Toutes les bonnes Propagandes
par le
CINÉMATOGRAPHE
Le Cinéma et les Compagnies de Chemins de Fer
Combien de fois n’a-t-on pas, à l’époque des vacances, entendu cette phrase, véritable cliché dans la conversation :
« Et où allez-vous cette année ? Question à laquelle on répond toujours invariablement : «Bah ! comme l’année dernière, à Trou-sur-Mer ou à X...-les-Eaux. ».
IL est, en effet, curieux de remarquer avec quelle paresse la majeure partie des touristes songent à organiser leurs plai- sirs d'été. Ils vont là parce qu'ils v ont déjà.été, et ils » ont
LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 23
élé parce que des gens de connaissance leur ont dit qu'on y élait bien.
Cette apathie est inconcevable : mais encore plus l’est celle des Compagnies de chemins de fer dans leurs procédés de réclame et leurs movens vraiment archaïques de publicité. Tous les movens de publicité connus ont été utilisés, tous, sauf un, le principal, bien entendu.
Les affiches illustrées, les cartes postales, les livres des- criplifs, les indications des heures des trains, tout a été em- plové, tout, sauf le cinématographe. Par tous les moyens d'expressions imprimées, toutes les Compagnies s’évertuent bien à dire aux gens, touristes et voyageurs éventuels, ce qu'il b a à voir sur le parcours de la voie ferrée, mais pas une seule n’a songé à montrer, à faire voir ce qu’il v a à voir.
Et pourtant, il faut qu'on le comprenne, loutes ont intérêt à utiliser le cinématographe pour leur propagande, afin de décider les incertains, de fixer les irrésolus et déterminer les hésitants.
Une affiche illustrée, c'est très bien, c’est même parfait; c'est évidemment un moven de réclame convaincant et élo- quent. Mais de quel effet voulez-vous que ce soit à côté d'une projection cinématographique, qui est une affiche comme l’autre, mais une affiche animée, changeante et va- riée. Cette projection n'offre pas le spectacle d’un coin de nature interprété par un artiste et vu par lui avec une optique particulière, la projection offre aux veux de tout le monde ce que tout le monde pourrait voir véritablement, au naturel, sans artifice, ni préparation.
Depuis que le cinématographe existe, que des opérateurs ont, au gré de leur fantaisie, pris des coins de paysages ani- més et des vues de voyages que des éditeurs habiles ont inter- calés dans leurs programmes, il est inouï de constater combien la passion du déplacement, l'envie du vovage, le désir de voir du pays s’est développé dans le public. Et non pas seulement le public des villes, mais celui des campagnes auquel les beau- tés des paysages vues dans toute leur splendide vérité ont subi- tement réveillé un instinct curieux et hasardeux.
Si donc, les salles de cinématographe ont su se faire révéler à eux-mêmes des touristes qui s’ignoraient, si leur chiffre est, à l'heure actuelle, formidable, à combien n’atteindrait-il pas si les Compagnies de chemins de fer — et elles v viendront — adjoignaient, à tous les bureaux de renseignements des, gares des grands centres, une salle de projection où le touriste bénévole pourrait fixer son choix sur le beau voyage circulaire qu'il désirerait entreprendre. Cela offrirait cet immense avan- tage de fixer le goût des gens pour une contrée qui leur aurait souri et, ensuite, de leur donner l'envie de visiter un autre pays sans jamais se fixer nulle part, ce qui est, n’est-il pas vrai, l’in- térêt des Compagnies qui tiennent à ce que leur matériel rou- lant serve à autre chose qu’à rouler des banquettes vides.
Nous mettons en fait qu’une salle de projection, dans cha- cune des gares des grands centres, occasionnerait un trafic de vovageurs plus important de 50 p. 100 au trafic actuel. L’es- sai ne serait, d’ailleurs, pas coûteux à tenter ; il n°v aurait qu’une série de prises de vues à faire prendre assez complète el assez variée pour chaque réseau. On trouve des postes de projection à lous les prix, et l'industrie cinématographique a
même mis sur le marché des petits appareils d’une robustesse et d’un rendement sans égal.
Et, par cet état de choses, tout le monde y trouvera son compte : le vovageur, une connaissance éclairée du pays qu’il compte explorer ; la Compagnie, un trafic plus considérable de voyageurs et de bagages ; les éditeurs, un tirage plus grand de bandes de voyages ; et les exploitants, une nou velle source de bénéfices, car le public, qui a mordu au ciné- matographe, v revient toujours, tôt ou tard.
D'autre part, crovez-vous que les Compagnies ne feraient pas toutes d’excellentes affaires en faisant connaître aux pro- fessionnels de l'industrie cinématographique (metteurs en scène, en l'espèce), toutes les ressources naturelles et achéolo- giques dont les contrées ignorées sont parfois si riches ?
Le metteur en scène est sollicité de toutes parts : par le décorateur, le costumier, le perruquier, le marchand de meu- bles : seules, les Compagnies de chemins de fer s’abstiennent, pourquoi ? Elles sont pourtant commerçantes et elles débitent du paysage naturel et des sites, des points de vue, tout comme le décorateur. Aussi s’élonne-t-on de ne pas les voir s’entre- mettre d’une façon plus effective auprès de ceux dont le dé- placement équivaut, parfois, à celui d’une trentaine d'artistes et de professionnels cinématographistes.
Il v a, crovons-nous, intérêt pour les Compagnies de che- mins de fer à toucher, plus directement que par les affiches ou par les indicateurs, les professionnels de cette grande industrie. Il est bon, en ce qui les concern2 particulièrement, qu'ils soient plus directement avisés des heures de départ et des combinai- sons de voyages, faute de quoi, quand on est pressé, on a sou- vent recours à la plantation d’un décor en plein air.
La chose est d'importance, il convient qu’on s’y arrête. Et c’est pourquoi nous nous résumons en ces mots : l'intérêt direct des Compagnies est de se servir du cinéma chez elles, pour attirer le public sur leurs lignes, et aussi de s’ingénier à facili- ter la tâche de ceux dont le déplacement entraîne celui de beaucoup d’autres.
VERHYLLE.
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24 LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE
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LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
Autour du Cinéma
Un Censeur embête
Dix-neuf ans, blonde à souhait, les yeux malicieux, la lèvre moqueuse, en un mot jolie, Jane Thomas occupait les loisirs que lui laissait une existence oisive, à se contempler dans l'armoire à glace meublant sa chambre et à fréquenter les cinémas dont les vedettes lui inspiraient une sincère admira- tion.
Ah ! qu’eût-elle donné pour paraître sur l'écran comme Robinne ou la Bertini. Mais dans cette ville de province . où la destinée l'avait fait naître, que faire pour réaliser ce . rêve.
Chaque jour, elle avait avec sa mère de longs entretiens, la -persuadant sans peine qu’elle pouvait être, elle aussi, une étoile adulée du public. La mère admirait sa fille, bien con- vaincue qu’elle avait le feu sacré...
Aussi, lorsque M. Thomas Jules, son père, conseiller
municipal et rédacteur en chef du Soleil Méridional fit part à sa famille de son intention de commencer dans le grave or- gane où il publiait sa prose, une campagne contre le cinéma démoralisateur, fut-il bien accueilli ! Un concert de cris furieux avec menaces à la clé, lui fit abandonner aussitôt son projet. _ Cependant, vivait dans les alentours un honorable com- merçant exerçant le métier d’empoisonneur public, nommé Biralo, lequel élu maire par la volonté du peuple, com- manditait dans une large mesure, le Soleil Méridional.
Un jour Biralo, qui depuis quelque temps constatait que les Picon-grenadine ne se vendaient plus comme par le passé, fit venir Thomas Jules, et lui iniima l’ordre d’amorcer immédiatement une campagne contre l’école du crime, aux seules fins de justifier devant les foules, l'établissement d’une implacable censure.
Ce fut le coup de massue !
Lorsque parut le premier article, Mme Thomas prévint son mari qu’en cas de récidive elle divorcerait pour assurer l’ave- nir de sa fille...
Hélas ! le pauvre homme dut continuer. Il fut même nommé par le maire, chef de la censure cinématographique.
C’en élait trop. Un beau matin, Jane et sa mère, ne pou- vant plus vivre dans un tel milieu abandonnèrent le domicile
* : paternel-conjugal, et nanties de plusieurs billets de mille — économies du ménage ! — elles prirent un ticket d’aller à destination de Paris.
Thomas Jules, publiciste, conseiller municipal et censeur, fut alors très embêté. Il voulut se suicider, mais à la réflexion, il pensa que cela ne servirait à rien. Il continua donc, la mort dans l’âme ses multiples et honorables fonctions.
Débarquées dans la capitale, ces dames louèrent un ap- pariement meublé, et sous le pseudonyme de Jane Tomani — le nom de son père aurait été une si mauvaise recommanda-
)
tion — la jeune fille commença ses démarches auprès des mai- sons d'édition.
Mais comme en France on préfère les vieilles célébrités aux jeunes inconnues, Jane en fut pour ses frais. Et la maman se désespéra, adressant parfois d’amers reproches à sa fille.
La situation des deux femmes aurait pu devenir inquié- tante, si par un après-midi ensoleillé la jolie blonde n'avait fait la rencontre d’un monsieur charmant, dont les puissantes rela- tions dans le monde cinématographique, permetiaient de tout espérer.
Il s’offrit de la guider dans la « carrière » et pour qu’elle puisse attendre la célébrité sans impatience, il lui proposa un petit hôtel meublé et quelques rentes. Il faut bien vivre, Jane accepta.
…Æt jamais sa mère ne la revit.
Madame Thomas, l'air penaud, revint prendre sa place auprès de son mari qui lui pardonna sa fugue. À son retour elle se déclara l'ennemie du cinéma. Elle avait ses raisons.
Dès lors Thomas Jules, mena avec l'approbation de son épouse, la plus violente des campagnes contre le cinéma démo- ralisateur…
Marcez BONAMY.
Édition du “ Ciné-Journal *”’
Aoouare Général de la Ginématographie
Française et Étrangère pour 1917
Cet Annuaire, dont la préparation très avancée avait été 1914, paraîtra sous quelques semaines. Il se présentera sous la forme d’un volume irréprochablement édité, format 14/19,5, qui contiendra la documentation la plus intéressante et la plus com-
interrompue par la déclaration de guerre en août
plète sur l’industrie cinématographique, constituant ainsi de véritables Annales du Cinéma, et en trois listes alphabétiques (par noms, par professions et par villes) les noms de tous ceux qui, à quelque titre que ce soit, appartiennent au monde du cinéma.
Les noms, professions, qualité ou emploi et adresse sont insérés gratuitement.
D'importants avantages sont faits aux souscripteurs de l'Annuaire qui ne paieront le volume que 4 fr. 50, au lieu de 5 francs. ;
Les réclames de la dernière heure, portraits, notices, men- tions spéciales, etc., et la publicité sont reçus directement aux bureaux du Ciné-Journal, 30, rue Bergère, Paris. (Téléph. Gutemberg 61-54).
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Interdisciplinary French Studies, the French Embassy, and the
ACLS Digital Extension Grant, “Globalizing and Enhancing the Media History Digital Library” (2020-2022)
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